Newsletter 1
La saison apicole va bientôt commencer. Les abeilles sortent de l'hivernage,
elles récoltent du pollen, signe que la reine a repris sa ponte.
L'équipement est prêt, ruches nettoyées, cadres gaufrés...
Un soupçon d'appréhension et d'excitation commence à poindre
en vue de la visite de printemps.
C'est le moment d'allumer une bougie pour apaiser l'atmosphère.
La paix est un espace vivant
dans lequel apparaissent concepts et perceptions
selon une intelligence transcendantale.
Quand l'esprit ne fonctionne pas,
elle écoute le silence et inversement.
Elle s'installe lorsque j'accepte l'impermanence
des formes physiques et mentales, dont les miennes,
et n'en cherche pas de nouvelles.
Inaffectée par le changement, rien ne lui appartient.
Confiante par nature, elle n'a aucunes exigences.
Présente après un acte ou une pensée,
elle se répand sans violence,
comme une attention non-orientée.
Newsletter 2
Avec un printemps aussi pluvieux, les occasions d'aller aux ruchers sont rares.
Difficile d'anticiper un essaimage ou de prévoir le vol de fécondation. Il a même fallu nourrir les abeilles plutôt que récolter du miel tant les fleurs étaient rincées.
Heureusement qu'à la mi-saison, le temps est redevenu plus clément.
Les tilleul, châtaigner, ronce et trèfle blanc ont revigoré les colonies
en nectar et diversité de pollen. Ce butinage trépidant remonte le moral.
La beauté est une joie venue d'ailleurs,
un sentiment conféré aux choses,
suffisant et délectable.
Elle permet d'adoucir les peines de l'existence
et éveille l'humanité à son potentiel:
un accord de l'intimité à l'infini.
En l'absence de centre et de périphérie,
le monde se couvre et s'imprègne
d'un amour dénué de toutes préoccupations.
De cette présence, la nature se reconnait
et nous témoigne sa complicité,
d'une gracieuse bienveillance,
dans un continuel renouvellement.
Newsletter 3
Après une semence tardive de tournesol, due à un sol détrempé, l'été a été clément pour une belle miellée. Mais cela a retardé les traitements acaricides, d'autant que leur efficacité diminue selon l'accoutumance des varroas. J'ai donc changé ma pratique pour une application de médicaments bio que sont le thymol et l'acide formique. C'est certainement mieux pour l'environnement, mais est-ce mieux pour la santé de l'abeille? Quelques colonies ont déserté. Aurais je de toutes façons perdu des ruches si je n'avais pas intensifié ma prophylaxie? Difficile de maintenir la juste aération des ruches quand les frelons asiatiques chassent sur la planche d'envol. Au moins la pression était moindre que l'année dernière et la lutte contre cet insecte nuisible s'est soldé par la destruction d'un nid. Je n'aurais donc pas eu besoin d'un supplément de nourriture pour l'hivernage, seulement d'un complément en pâte protéinée. L'automne est le bon moment pour digérer ces expériences, se libérer de déceptions passées comme on élague les arbres, commencer la vente sur les marchés grâce à un volume conséquent, préparer les fêtes avant les travaux d'hiver. Mais doucement les amis, l'hiver, la nature se repose et elle en a bien besoin, vu ce que l'humanité dont je suis, lui fait subir.
La liberté est une aperception,
une reconnaissance de l'inconnue par elle-même.
Elle ne fait pas sens et n'en a pas besoin,
dans tous les sens du terme.
L'attention peut dès lors se porter sur l'observation
et la pensée retourner à sa source.
En l'absence de choix et de préférences,
la vie se déploie dans toutes ses nuances,
au sein d'un vide sans acteurs,
expression naturelle d'une conscience lumineuse.